Sénégal: Le vieux ou le sage ?

Publié le par ESPACERDA

 

Sénégal: Le vieux ou le sage ?

 

Qui a dit que la vieillesse rime avec la sagesse ? Allez voir au Sénégal, où le vieux veut mener la barque. Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, 85 ans, veut instaurer une « dévolution monarchique du pouvoir » au profit de son fils Karim, 42 ans, actuellement à la tête de pas moins de quatre ministères. Heureusement ou malheureusement (c'est selon) le peuple l'en a empêché. Après des émeutes à Dakar contre la tentation monarchique de Wade, les manifestants ont obtenu le retrait d'un projet de loi qui modifiait le mode de scrutin. Braves Sénégalais !

 

Ironie de l'histoire. C'est lui, Wade, qui est le premier chef d'Etat africain à soutenir les insurgés libyens. Allons par une logique élémentaire : si Wade veut instaurer au Sénégal ce que ces insurgés reprochent à Kadhafi, il n'a qu'à soutenir les insurgés sénégalais. Pourquoi alors donne-t-il des leçons à Kadhafi ?

 

Quelles leçons tirer ? On peut affirmer, preuves à l'appui, que tous les dirigeants africains sont pareils. Que ce soit ceux qui sont au pouvoir que ceux qui incarnent l'opposition. Wade qui s'accroche aujourd'hui au pouvoir a été le farouche opposant de Diouf. Plus opposant que Wade on mourrait. Aujourd'hui au pouvoir, il ne veut plus le quitter. Ah Pouvoir ! Comme tu es succulent. Comme tu corromps les moeurs. Comme tu sais transformer l'ange en diable.

 

Deuxième leçon : Wade comprend maintenant la différence qui existe entre « un peuple silencieux et un peuple qui se tait ». En voulant imperméabiliser le système, il a commis la grave erreur de confondre les deux. Et de telles erreurs se paient cash. Car, le peuple sénégalais - surtout sa jeunesse - n'acceptera jamais qu'un individu, fut-il Abdoulaye Wade, lui impose des choix.

 

Troisième leçon : un appel à tous les jeunes africains. Votre avenir ne dépend plus de vos dirigeants, qu'ils soient dans l'opposition ou au pouvoir. Votre avenir dépend de vous-mêmes. Levez-vous et dressez une farouche résistance contre ceux qui s'autoproclament « démocrates » alors qu'ils sont des « dictateurs » déguisés. Des lions en peau d'agneaux.

Que dire de plus ? A voire l'évolution dramatique de la situation dans nos pays, il y a lieu de conclure que « Les ennemis de l'Afrique ce sont les Africains eux-mêmes ». Le cas de Wade a simplement étonné. C'est bien dommage. Car, le Sénégal est un pays qui a toujours donné des gages de démocratie et de tranquillité depuis Senghor, Abdou Diouf... Si le président Wade prenait cette décision courageuse en renonçant à briguer un troisième mandat, il reprendrait de la hauteur. Il restituera la sagesse à la vieillesse.

 

Rich Ngapi

Source : Le Potentiel

Publié dans Afrique

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