Parité ?… Un gros mot ?!

Publié le par ESPACERDA

Parité ?… Un gros mot ?!

 



 « La parité ? Je suis pour… 2 hommes pour 1 homme ou 4 hommes pour une demi-femme ! »… Une phrase lâchée par Antoine sur le ton de l’humour, quand je lui ai demandé en tchat ce qu’il pensait – en tant que militant - d’un égal partage des sièges dans nos institutions. (Heu… Pour le ton de l’humour, le doute est permis… car je n’avais pas le son pour juger !)

 

PA-RI-TÉ… Trois syllabes qui sonnent presque comme… un gros mot dans la bouche de certains quand on l’aborde dans le contexte politique. Les femmes – sans féminisme, aucun de ma part – sont sous-représentées au sein des parlements et des mairies… ! On oublie trop souvent que 52 % des votants sont… des électrices ! Il serait donc logique que plus de femmes deviennent maires, députées, sénatrices…


Si nous avons le droit de voter et d’être élue depuis 1944, ce n’est que depuis le 6 juin 2000 qu’existe une loi sur l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.

Certes, on ne peut nier les progrès : en 1965 la proportion des femmes dans les conseils municipaux n’était que de 2,4 %... pour atteindre 21,7 % trente ans plus tard ! Mais, pour les femmes qui briguent un mandat de premier magistrat d’une commune, mieux vaut habiter en rase campagne ! Le pourcentage de femmes maires s’élève en effet à 11,2 % dans les communes de moins de 3 500 habitants (non contraintes par la loi) alors qu’il n’est que de 6,7 % dans les plus grandes villes.

Certains vous diront face à ces chiffres : « On veut bien des femmes… mais il n’y en a pas beaucoup qui veulent s’engager ! »… Evidemment, ce n’est pas tout à fait faux et on a parfois l’air un peu… heu… « cruche »… à défendre haut et fort la parité ! Mais, ces messieurs se sont-ils interrogés deux secondes sur cette carence féminine ? Pourquoi autant de femmes engagées dans le monde associatif et si peu dans les partis et osant braver les urnes ?

 

Quelques petites idées en vrac pour… « faire bouger les lignes » :

  • Il est grand temps de faire changer le regard qu’ont les femmes sur la politique. Elles s’attendent toutes à un « concert de peaux de bananes ». Ce n’est pas vraiment un univers de princesses ni le paradis des Fées Clochette, mais si je survie depuis de nombreuses années, c’est bien que ce n’est ni Dallas ni OK Corral… Il faut parfois savoir serrer les dents… tout comme dans une entreprise ! Mais si l’on veut défendre un idéal de société, il faut s’en donner les moyens, non ?

     

  • L’individualisme a pris le pas sur la notion d‘initiative citoyenne : il est plus facile de TOUT vouloir sans s’engager… La politique reste pourtant bien le vecteur pour promouvoir et réaliser les valeurs que l’on défend !

     

  • Pourquoi ne pas expliquer clairement à nos enfants, dans le cadre de leurs cours d’éducation civique, ce qu’est la citoyenneté ? Bien entendu, on leur dit qu’il faut voter ! Je sais… les cours suivis par les enfants devenus les adultes d’aujourd’hui n’ont pas vraiment porté leurs fruits - si l’on en croit le dernier scrutin ! - mais bon, il faut toujours porter de grands et beaux espoirs dans les générations de demain ! Sinon… autant baisser les bras !

     

  • Faire de la politique autrement… en s’adaptant au mode de vie des femmes pourrait peut-être stimuler des vocations ! Finie la réunionite systématique. A l’heure du haut, voire du très haut débit, pourquoi ne pas opter pour le web… et permettre aux femmes de s’investir en fonction de LEURS horaires et de leurs doubles ou triples journées ?

     

  • Pour non-respect de la parité, les partis politiques paient des amendes (plusieurs millions d’euros en tout). Amendes qui sont déduites du financement public des partis. Les partis préfèrent payer que de promouvoir des femmes sur les bancs de nos assemblées ! Pourquoi ne pas investir ces sommes colossales dans des associations qui se battent pour que les femmes s’engagent dans la sphère politique ?

     

  • A partir de 2014, conformément à la réforme territoriale, les conseillers devaient être élus selon le scrutin majoritaire… Comment imaginer le respect de la parité si la circonscription électorale ne permet d’élire qu’une seule personne ? Les partis investiront, comme à leurs habitudes, des personnes solidement implantées sur le terrain ! « Out » les femmes et les jeunes !

     

 

En lisant ces mots, certains me qualifieront à tous les coups d’utopiste, d’inconsciente, d’idéaliste… Mais faire de la politique au sens noble du terme, n’est-ce pas croire avant tout en la nature humaine ? ;))

Karin Tourmente-Leroux

Fondatrice de Femmes au centre

 

Publié dans Social

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M
<br /> Pourquoi avoir choisi une femme du muvement "femmes au centre", alors que des femmes de gauche ont fait des choses extraordinaires:Giselle Halimie, Elisabethe Badinter, Yvette Roudy et j'en passe<br /> et des emilleures à oui au centre Simone Veil mais elle a fini par soutenir Sarkosy et qui d'autre au centre? Je ne vois personne, à droire non plus...à vouloir se montrer ouvert n'y perdons pas<br /> notre idéologie...<br /> <br /> <br />
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