Les Haratine sont-ils des Arabes ou Négro-Africains ?
Les Maures considèrent les Noirs, en général, comme des captifs. Mais les Noirs qu'ils ont pu jusqu'ici capturer et réussi à mettre sous leur Joug sont, en particulier, les indigènes du Soudan et du Sénégal, ces Colonies étant à proximité de la Mauritanie et se trouvant aliéné être les greniers où ils vont, tous les ans, s'approvisionner en vivre dont leur pays désert est dépourvu et en captifs dont ils ont besoin pour leurs divers travaux, considérant eux-mêmes tout travail comme un déshonneur.
Les tatouages que portent encore la plupart des captifs et les idiomes de leur pays d'origine dont ils ont jalousement gardé l'usage, permettent de les identifier et de se rendre compte de la proportion dans laquelle les diverses races du Soudan et du Sénégal ont payé des-tributs à la captivité en Mauritanie.
Au premier rang sont les Bambàras et les Senoufos, races qui ont fourni et fournissent le plus gros effectif; des troupes sénégalaises et dont on connaît la qualité; essentielle : « Résistance stoïque aux fatigues et aux privations» Viennent ensuite les Sarakholés, les Toucouleurs, les Bobos, les Mossis, etc. Aux yeux des Maures, les captifs sont, ni plus ni moins, des bêtes de somme. Ils les gratifient de coups comme telles et leur donnent n'importe quoi à manger.
Louis HUNKANRIN
Source : Diko