Crise de l’énergie : « Il ne sert à rien de se cacher derrière son petit doigt » !

Publié le par ESPACERDA

Crise de l’énergie : « Il ne sert à rien de se cacher derrière son petit doigt » !


               
S’il y a quelqu’un qui doit démissionner et rendre des comptes à la nation, c’est bien Abdoulaye, le premier des saboteurs de ce pays.



« Vous êtes le symbole de l’échec, de la douleur, du ressentiment, de la violence du désordre… par les fautes et manques de résultats probants de la Senelec ». Ces mots  prononcés par député, de la Mouvance présidentielle libérale, anciennement de gauche,  lors du « débat cinéma » sur la crise de la distribution de l’énergie à l’Assemblée Nationale, adressés au ministre de l’énergie et rapportés, par l’As du 22 juillet 2010, devraient l’être,  à l’intention du Président de la République Abdoulaye Wade, son mentor qui nomme à tous les emplois civils  et Militaires. C’est lui qui a nommé M. Sar à la tête ce département, après qu’il ait fait ses preuves de  prédateur dans cet Etablissement. 

 

Le député a en outre, dit-on, demandé  le départ de ce dernier de son poste. Et après ? Pour nommer qui à sa place ?  Farba ?   Soyons sérieux et arrêtons de personnaliser le débat ou de trouver un bouc
émissaire à cette crise endémique de l’énergie, en se cachant derrière son petit doigt, pour fuir devant la réalité et devant nos responsabilités ! Dans cette lancée un autre député s’est époumoné pour réclamer à cor et à cri la présence du Premier Ministre. Pourquoi ? Pourquoi n’en a-t-il pas fait autant pour exiger  le rappel dard, dard du « Père de la Nation » qui serait quelque part aux Usa, en train d’actionner des lobbys en vue d’obtenir une audience d’Obama. Il faut dire simplement que ces Messieurs ne méritent pas de la nation. Loin s’en faut. Soit, ils faisaient du cinéma, pour reprendre l’expression de notre ami Mody Niang, soit ils en veulent à la personne de Samuel ou à son fauteuil. Du reste, Aucun des cas de figure n’intéressent les sénégalais qui savent à quoi s’en tenir. Ces députés ne méritent pas de la Nation, parce qu’au lieu de soulever les questions de fond, à l’instar de Ndeye Fatou Touré, dont il faut saluer sa pugnacité, ils ont embouché la trompette de « la démission de Samuel Sar », pour faire de la  diversion. Combien de Premiers ministres, combien de ministres de la Santé, de ministres de l’éducation, de ministres  de la culture  a-t-on changé de leurs postes, depuis 2010 ?

 

Le valse des ministres à la suite de ces multiples remaniements,  a-t-il permis un quelconque changement dans ces secteurs considérés ? S’il y a quelqu’un qui doit démissionner et rendre des comptes à la nation, c’est bien Abdoulaye, le premier des saboteurs de ce pays. Osons le dire, un des éléments de la crise qui corsent sa solution, c’est le manque de courage politique pour dire la vérité aux populations et se dire la vérité, entre nous. Cela se corse d’avantage s’y on y ajoute ce manque de volonté politique des chefs de file des « forces vives »  pour  marcher vers l’unité afin de freiner la catastrophe qui nous menace.

 


Ces questions de fond  occultées sont : les politiques sur les énergies renouvelables relatives au solaire, l’éolienne, la biomasse etc. A titre d’exemple, le Maroc a déjà un projet de mise en œuvre de 160 éoliennes capables de fournir en électricité la ville de Tanger qui compte près d 3 millions  d’habitants.


 Mais  dans tout  de tout cela, quelle est  la « responsabilité de la «  représentation nationale » dans « l’échec,  la douleur, le ressentiment, la violence le désordre », vécus par les sénégalais ?  Quelle injonction devrait-elle  faire, quelle loi devrait-elle voter pour remédier à la situation ? N’est ce pas que c’est elle qui vote les lois régissant les sociétés d’Etat et les sociétés privées ?  La loi de finances appelée communément  Budget général de l’Etat, qui alloue les lignes de crédits aux divers démembrements de l’Etat, ainsi que les lois rectificatives de finance etc ., pour impulser, coordonner dans une certaine mesure, l’activité nationale au plan économique social et culturel, qui les vote, sinon l’Assemblée Nationales ? Alors, devant la gravité de la situation, ne devrait-elle pas s’autosaisir du dossier pour reformer  la loi instituant la Sénélec et les sociétés
d’Etat ? Après quoi l’Exécutif ne devrait-il pas pouvoir faire nommer un conseil d’administration  de transition de sortie de crise composé de ( il en existe des brigades), de technocrates sobres, indépendants, incorruptibles, rompus à tâche, en vue d’une  gestion ou au management du bien public ? Pour tout  dire, des sénégalaises et des sénégalais n’ayant aucune accointance à des lobbys, ou n’étant sous aucune influence politique ou religieuse !


Car la crise a mis a nu la dimension de l’ardoise des mauvais payeurs envers  la Senelec. Cet aspect  devrait faire revenir à plus de lucidité le député écologiste, qui s’égarait en conjectures en parlant « du gaspillage des citoyens » de l’électricité.  On aurait bien aimé l’entendre, d’abord, exiger un échéancier de recouvrement de l’ensemble des dettes de 17 milliards, environ (voir l’As du 19 juillet 2010), non recouvrées à ce jour, et  qui ont plombé, sans doute, durant  toute une période historique, la bonne marche de la SENELEC. Cela avec la complicité des autorités. Nous aurions bien aimé aussi, entendre nos députés exiger un échéancier de remise en état des centrales, dans les meilleurs délais.  Sans compter les poursuites judiciaires  en vue de faire dédommager la société, à propos de ce fameux combustible avarié. Si c’est le cas !



Soulignons que l’Expert Thiongane a fait, dans l’édition du matin  de Sudfm, le 23 juillet 2010, des propositions techniques et politiques, généreuses et limpides de sortie de crise, allant dans le sens d’une véritable solution du problème. Mais  devant les enjeux politiques, économiques  énormes que cela qu’engendre, toutes les forces d’inertie non intéressées par cette démarche, se ligueront pour empêcher sa mise en route. Dans cet ordre d’idées,  cette volonté politique dont fait cas,  cet ancien cadre de la Sar, manque à ceux  qui dirigent notre  pays. Ils sont empêtrés dans les dédales de l’affairisme, enchainés par de multiples liens, de telle sorte qu’ils sont incapables de réfléchir à des solutions de sortie de crise, à court, moyen et long terme. Par ce que tout simplement, ils font partie du problème et non de la solution.



 Donc, seuls ceux qui sont conscients que le Sénégal doit cesser d’être un territoire de passe droit, de non droit, où règnent : la concussion, la prévarication, le  chacun pour soi, un pays où sera banni, le « ça pour mon fils, ça pour Papa, ça pour Maman, pour mon Mara, pour l’oncle ou pour la Tanta », s’agissant du bien commun, doivent s’unir pour exiger le départ de ce régime managé par des prédateurs.


Dakar le 23 juillet 2010


Ababacar Fall-Barros



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