Après "le voyou de la République", Sarkozy comparé à Le Pen: qu'en dit l'UMP?
Quand le chef de l'Etat est qualifié de voyou, l'UMP tape fort. Pas quand on le compare à Le Pen.
Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen, en 2003, dans l'émission "100 minutes pour convaincre"
INA.fr
"Les journalistes de Marianne sont en train de salir un des symboles de la République". Des propos chocs de Nadine Morano ce matin sur RTL.
La secrétaire d'Etat réagissait une nouvelle fois à la Une du magazine qualifiant Nicolas Sarkozy de "voyou de la République".
Mardi, le député UMP des Hauts-de-Seine Patrick Ollier avait déjà qualifié Jean-François Kahn, fondateur du magazine de "voyou de la presse".
1.Les sarkozistes contre Marianne
D'autres UMP ont également réagi à cette Une.
Dans Le Figaro d'aujourd'hui, Eric Ciotti, le "Monsieur sécurité" de l'UMP, estime que "Marianne a gravi un échelon de plus dans l'outrance, tout cela à des fins commerciales. Ce n'est plus un journal aujourd'hui, pas même un tract."
Interviewé dans Nice Matin, Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP, a déclaré que "pour faire vendre, Marianne reprend les mots des partis extrêmistes.".
2. Le PS compare Sarkozy à Le Pen...
Mais d'autres propos n'ont pas entraîné autant de réponses à droite comme l'a noté le posteur invité Bruno Roger-Petit.
Dans le même numéro de Marianne, l'ex-Premier ministre Michel Rocard évoquait les dernières propositions du chef de l'Etat en matière de sécurité : "On n’avait pas vu ça depuis Vichy, on n’avait pas vu ça depuis les Nazis."
Pierre Moscovici, député PS, invité lundi de RTL, estimait lui à propos du chef de l'Etat: "je ne dirais pas que c'est un voyou, mais il fait du Le Pen Light".
Dans Libération aujourd'hui, Arnaud Montebourg en a remis une couche parlant de "frontnationalisation" du pouvoir.
Aurélie Filipetti, députée PS, a jugé dans un communiqué émis aujourd'hui que "la nouvelle charge contre Marianne prouve que l'UMP renoue avec la tradition de l'extrême droite française dans les années 30 alliant injures et atteintes à la liberté d'expression."
3.... sans réaction de l'UMP
Pour l'heure, peu de réactions à droite sur ces comparaisons entre le chef de l'Etat et l'extrême-droite.
Pour l'instant, on compte un communiqué de Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP qui revient sur les propos d'Arnaud Montebourg.
"Ce matin dans Libération, c'est Arnaud Montebourg qui se gargarise de mots en cherchant, comme ses collègues du Parti socialiste, des formules chocs qui donnent, parce qu'elles sont galvaudées, l'impression d'être totalement éculées", écrit-il.
Sur RTL ce matin, Nadine Morano a aussi réagi aux propos des socialistes qui "démontrent" selon elle "qu'ils sont en général des experts en verbiage et que leur analyse démontre aussi qu'ils sont toujours dans la naïveté et dans l'incompétence profonde en matière d'insécurité".
Mais ces remarques concernent plus le discours général du PS sur la sécurité que les termes de "Nazis" ou d'"extrême-droite des années 30" employés à l'encontre du chef de l'Etat et de l'UMP.
Peut-être parce que la comparaison avec les années 30 avait d'abord été utilisée par les membres de la majorité eux-mêmes, Christian Estrosi et Nadine Morano en tête qui parlait de "méthodes des années 30" pour qualifier le travail du site Médiapart au moment des révélations dans l'affaire Woerth/Bettencourt...
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(Sources: RTL, Marianne2, Le Figaro, Nice Matin, NouvelObs.com, Libération, LePoint.fr, Facebook de Dominique Paillé)