Le Mukombero : le Viagra du Kenya

Publié le par ESPACERDA

 

Le Mukombero : le Viagra du Kenya

 

 

Il n’est pas rare de voir au Kenya de petites pousses vendues le long des routes, sur les marchés et dans les rues. Pour les non-initiés, ces pousses ne doivent pas signifier grand-chose. Et pour le simple observateur il n’y a effectivement rien de notable à signaler.

Cependant, selon ceux qui y ont goûté et comprennent son "secret", ces pousses constituent la panacée pour toutes les infortunes et mésaventures conjugales.

 

Prouesses viriles
Largement utilisé dans le passé avant de connaître une période d’accalmie, le Mukombero (gingembre blanc), comme il est vulgairement appelé, est en train d’exiger progressivement sa place en tant que produit populaire, puissant, poussant naturellement et bon marché face aux fameux aphrodisiaques à la renommée internationale comme le Viagra.

 

Les hommes vantent hautement ses mérites, se targuant de prouesses viriles et d’aptitudes extraordinaires dans le lit conjugal. Selon des rapports publiés récemment dans les médias kényans, la plupart des hommes mastiquent cette herbe pratiquement jusqu’au bout. "Ça ne déçoit jamais, mon épouse est maintenant une femme heureuse. Le Mukombero me permet de faire des efforts et d’aller avec d’autres femmes. Le résultat est garanti", me dit en gloussant un homme qui répond au nom de Wanyama. Un rire malicieux apparaît sur son visage, alors que je le rencontre dans une rue de la ville de Kakamega achetant le "médicament" et que je lui demande de me faire part de son expérience.

 

Assailli de demandes

Boaz Romora, un homme au physique maigre et nerveux, porte un sac en papier rempli de pousses. Il gagne sa vie en vendant du Mukombero. Ses grands yeux de hibou se mettent à briller quand je l’interroge sur les pousses. "Je suis assailli de demandes. Les Kenyans ont redécouvert la puissance du mukombero. Ça s’écoule trop rapidement. Même dans la forêt, d’où je l’obtiens, je dois aller beaucoup plus loin. Ça s’épuise. Le Mukombero marche parce que c’est bon marché et qu’il peut être consommé cru ou en poudre dans une boisson. J’en utilise, moi aussi, et je peux vous assurer que mes deux femmes ne vont pas aller ailleurs grâce à mes performances sous les draps."

 

Femmes plus exigeantes

Un gynécologue basé à Nairobi et préférant conserver l’anonymat concède presque à contrecoeur que certaines études ont indiqué que le mukombero a en effet prouvé sa réputation d’aphrodisiaque. Il doit y avoir plusieurs raisons de la montée soudaine de la demande parmi les hommes : "Le récent manque de préservatifs dans le pays, qui a aussitôt amené certaines personnes à les laver et les réutiliser, montre que les Kenyans ne font pas que dormir dans leur chambre à coucher. Il y a là plein d’activités. Ce sont les femmes. Je dirais que les Kényanes, qui étaient auparavant inhibées, ont pris conscience de leur sexualité. Elles sont plus assertives et plus exigeantes, faisant pression sur les pauvres hommes pour les satisfaire par tous les moyens. Le Mukombero est pour la plupart des gens un choix bon marché et pratique. Ce n’est pas étonnant qu’il soit mastiqué jusqu’au bout."

 

Romora, le vendeur, me raconte qu’il se fait 5 euros par jour, ce qui n’est pas mal selon les standards kenyans. Il affirme qu’1 eurocentime de mukombero est suffisant pour me ravigoter érotiquement . Il me défie même d’en prendre – ce que je fais.

 

Le Mukombero a un goût doux amer. Je m’attends à des résultats instantanés, qui sait ? un courant électrique dans mon système. J’en achète une quantité supplémentaire, au cas où… Trois heures plus tard, je ne remarque rien d’inhabituel.

 

Caasi Sagalai, Nairobi

 

Source : Radio Nederland

Publié dans Humeur

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